Présentation

Ce colloque vise à établir un état des lieux contemporain du genre comique dans le cinéma français.

Si plusieurs sous-genres (comédies d’aventure, comédies romantiques, comédies policières, etc.) marquent certains auteurs (De Broca ou, pour rester dans l’actualité, les productions Europa), la tendance générique naturelle qui les irrigue met en avant une proposition uniforme : la comédie doit provoquer le rire. Comment, dans ce cas, trouver une spécificité nationale ? Dans le « comique de mots », où, à travers l’art du dialogue, maîtrisé notamment par Michel Audiard, se retrouvent les artistes issus du Stand-up, comme Jamel Debbouze, et/ou de la télévision, tels que Kad et Olivier, qu’Eric et Ramzy ou encore Jean Dujardin ?  Dans un burlesque plus physique que verbal (Alain Chabat), un réalisme social davantage amer qu'hilarant (Onteniente, ou Salvadori) ? Dans une représentation socio-culturelle critique ou décalée (Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? Epouse-moi mon pote) ? Ou encore dans une représentation plus féminine devant et derrière la caméra (Tout ce qui brille) ? Par ailleurs, si la comédie reçoit les « louanges » de la profession (par exemple : César du Meilleur film pour 3 Hommes et un couffin, ou du meilleur acteur en 2012 pour Omar Sy dans Intouchables (2012), certains cinéastes comme Dany Boon, n’hésitent pas insister sur la fracture entre le choix de cette dernière et celui du public[1]. L’introduction en 2018, du premier César du public (attribué à l’acteur-auteur pour Raid Dingue qui attirera plus de 4 500 000 mille spectateursen salles, en 2017) témoigne que cette reconnaissance est peut-être une « réconciliation » masquée. Pour autant, on ne peut pas réduire le genre à son seul ancrage populaire et à ses difficultés de reconnaissance artistique : il suffit, par exemple, de prendre en compte ce que F. Ganzo, J. Goldberg et Q. Mevel appellent la « nouvelle comédie du cinéma français »[2], représentée par Quentin Dupieux, Antonin Peretjako, ou encore Eric Judor, pour s’apercevoir qu’il existe aussi des films comiques considérés comme non affiliés à la culture de masse…

La recherche d’une pluralité homonymique, nous semble donc centrale et, à travers ce colloque, il s’agira de proposer, autour d’elle, une plateforme d’échange offerte à la fois aux universitaires et aux professionnels du cinéma. En termes d’actualité cinéphiliques, il se situe dans la perspective de la rétrospective et de l’exposition organisées par La Cinémathèque Française, à partir d’avril 2020, sur Louis De Funès.

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11 au 13 mars - Université de Caen Normandie
Esplanade de la Paix - Caen



[1]ETHIS, Emmanuel, « Le Prix du public de l’Académie des César, une attention condescendante pour les spectateurs ? », in The Conversation, 8 février 2018  https://theconversation.com/le-prix-du-public-de-lacademie-des-cesar-une-attention-condescendante-pour-les-spectateurs-91414

[2] GANZO, Fernando ; GOLDBERG, Jacky ; MEVEL, Quentin. La nouvelle comédie française. Paris : Les Nouvelles Editions Jean-Michel Place, 2017. 128 p.

   

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